Pour bien démarrer avec son composteur
La pratique du compostage n’est pas contraignante. Mais comme toutes les nouvelles habitudes, elle nécessite un petit temps d’adaptation pour adopter définitivement les bons réflexes. Quelques conseils pratiques permettent alors de bien démarrer.
L’emplacement et la mise en place du composteur dans le jardin
Tout d’abord, au niveau de l’installation réservez-lui une place dans un endroit suffisamment ombragé et à l’abri du vent. Veillez à l’éloigner du voisinage, mais installez-le dans un endroit suffisamment accessible au fil des saisons.
Votre bac à compost doit être ouvert sur le fond, afin de bénéficier du contact direct avec la terre et les micro-organismes pour favoriser la décomposition.
Pour débuter, étalez au fond de votre composteur une couche de paille, de copeaux de bois ou d’herbe tondue que vous aurez préalablement laissé sécher. Ce lit de déchets secs va assurer une bonne aération à votre tas de compost.
S’il s’agit d’un lombricomposteur
Composter en appartement c’est possible également grâce au lombricomposteur. Pour débuter, il faudra alors vous procurer des vers, mais avant leur arrivée vous devez préparer une litière adéquate pour favoriser leur installation.
Le lombricomposteur est équipé de trous au fond du bac pour collecter le jus de compost. Placez donc un carton pour recouvrir les trous afin que les vers ne s’y glissent pas. Par-dessus étalez des morceaux de petits cartons bruns comme des boîtes d’œufs, des rouleaux de papier toilette, puis des matières telles que des filtres et du marc de café, des sachets de thé infusés, du terreau et des coquilles d’œufs broyées. Humidifiez et mélangez le tout. Attention toutefois, les vers sont très sensibles aux produits chimiques, n’utilisez que des déchets non traités au risque de les faire fuir ou mourir.
Au quotidien, on met quoi dans son composteur ?
En parallèle avec l’alimentation, pour obtenir un bon compost, l’une des règles de base est d’effectuer des apports variés et équilibrés. Pour une bonne dégradation des matières organiques, le volume et la répartition des différents types de déchets sont importants.
Les déchets « verts » et humides à hauteur de 40 à 50 %
Ces matières riches en azote sont reconnaissables à leur texture molle.
- Les déchets de la cuisine, tels que les épluchures de fruits et légumes, la peau des agrumes et des bananes, ou encore les légumes abîmés qu’il faut alors couper en morceaux pour une dégradation plus rapide
- Le marc de café et les filtres biodégradables en papier à découper au préalable en petits morceaux
- Les feuilles de thé et les sachets sans les agrafes et les étiquettes, hormis les sachets en fibres synthétiques qui ne se dégradent pas dans le composteur
- Les végétaux, à laisser sécher au préalable pour limiter les mauvaises odeurs liées à une trop forte humidité en cas d’apport conséquent de fleurs fanées, tontes de pelouse, résidus du potager et mauvaises herbes sans graines
Les déchets « bruns » et secs à hauteur de 50 à 60 %
Ces matériaux plutôt durs apportent l’équilibre nécessaire au compost grâce à leur richesse en carbone.
- Les feuilles d’essuie-tout et les mouchoirs en papier sans produit d’entretien
- Les cartons sans encres toxiques et les emballages labellisés « OK Compost Home »
- Le foin et la paille
- Les brindilles, écorces et branchages broyés
- La litière des petits animaux de compagnie, uniquement les herbivores comme les lapins ou les cochons d’Inde
- Les copeaux de bois en petites quantités
Les déchets à mettre dans son composteur de manière occasionnelle
- Les coquilles d’œufs doivent être broyées car elles sont très longues à se décomposer
- Les restes de repas sans sauces sont à mettre en toute petite quantité, au bout de 3 mois seulement, sans viande ni poisson pour ne pas attirer les nuisibles
- La cendre de bois est riche en oligoéléments et notamment en calcaire qui va rendre le tas de compost trop alcalin pour les micro-organismes du sol
En théorie toutes les matières organiques se décomposent. Pourquoi certaines sont-elles alors à éviter ? Tout simplement parce qu’une mauvaise association dans le bac à compost peut déséquilibrer l’écosystème et gêner l’activité des détritivores.
Que mettre dans son composteur pour obtenir un bon terreau ?
La tenue d’un bac à compost nécessite un minimum d’entretien pour une décomposition optimale et à la clé un bon engrais à réutiliser. Il faut veiller régulièrement à ce que le contenu du composteur soit mélangé et aéré. L’air et l’eau ont en effet besoin de circuler pour favoriser l’activité microbienne.
Pour accélérer la décomposition des matières organiques, une astuce toute simple consiste à ajouter de l’eau sucrée additionnée de levure de boulanger ou du purin d’ortie en guise d’activateurs de compost.
On reconnaîtra un bon compost à sa couleur foncée, sa texture fine et son odeur de tourbe. Pour se rapprocher de l’aspect des terreaux des enseignes spécialisées, mélangez plus de 50 % de terre à votre compost.
Que faire en cas de mauvaises odeurs ou de présence d’insectes dans le composteur ?
Les mauvaises expériences avec le compostage existent. Toutefois, ne vous découragez pas pour autant. À chaque problème sa solution.
Une odeur d’œuf pourri ?
Ce désagrément est causé lorsque le compost est trop humide et pas assez oxygéné. Il faut alors rééquilibrer par un apport supplémentaire de déchets bruns et secs. Mélangez bien et laissez ouvert lorsqu’il ne pleut pas pour faciliter l’évaporation de l’excès d’humidité.
Une odeur d’ammoniac ?
Cela arrive notamment quand il y a trop d’herbe dans le composteur. Il faut alors ajouter des déchets bruns tels que de la sciure, des copeaux de bois ou encore des feuilles sèches.
Des moucherons dans votre bac à compost ?
Ils ont pu être attirés par des déchets non recommandés pour le compostage. Ouvrez votre bac et étalez une couche de terre, de sciure ou des feuilles sur le dessus pour recouvrir.