Pourquoi composter, même sans jardin ?
Quand on n’a ni jardin ni cour, on pense souvent que composter est réservé aux heureux propriétaires de maisons. Faux ! Composter en appartement est non seulement possible, mais c’est aussi un acte engagé et accessible. Vous réduisez vos déchets de cuisine, allégeant vos poubelles de près d’un tiers. Vous contribuez à la réduction des émissions de gaz à effet de serre issues de l’enfouissement et de l’incinération. Et vous produisez un engrais naturel gratuit pour vos plantes.
À l’heure où le zéro déchet n’est plus une lubie de bobo parisien mais une nécessité, composter devient un geste aussi responsable qu’indispensable.
Quel composteur pour un balcon ?
Avant de vous lancer, il faut choisir le bon équipement. Il existe plusieurs types de composteurs adaptés aux petits espaces :
- Le lombricomposteur, qui fait appel à des vers (des vrais, oui) pour digérer vos épluchures. Parfait en intérieur ou sur un balcon bien abrité.
- Le bokashi, un système japonais hermétique qui fermente vos déchets avec des micro-organismes. Il prend peu de place et ne sent (presque) rien.
- Le composteur classique, en plastique ou en bois, conçu spécialement pour les balcons. Moins rapide, mais efficace si vous avez un peu d’espace.
Où installer son composteur sur un balcon ?
Dans un espace ventilé mais abrité, à l’ombre plutôt qu’en plein soleil, votre composteur se portera mieux. Une exposition excessive au soleil pourrait dessécher le compost et faire fuir les vers. En revanche, un endroit trop exposé au froid peut ralentir la décomposition.
Le balcon est parfait si vous veillez à ne pas le coller à une cloison mitoyenne. Par respect pour vos voisins, préférez un coin discret, près de vos jardinières, loin du coin détente (parce qu’un cocktail à la menthe à côté du bac à compost, ce n’est pas le top !).
Que mettre (et ne pas mettre) dans son compost de balcon ?
Voici le nerf de la guerre ! Votre composteur n’est pas une poubelle magique. Il digère ce qu’on lui donne, mais encore faut-il le nourrir correctement.
À mettre :
- Les épluchures de fruits et légumes (sauf agrumes en excès)
- Le marc de café et les filtres en papier
- Les sachets de thé sans les agrafes
- Les coquilles d’œufs broyées 🥚
- Les fleurs fanées
- Les mouchoirs ou serviettes en papier (non colorés ni parfumés)
À éviter absolument :
- La viande, le poisson et les produits laitiers 🧀
- Les huiles, les sauces, les plats cuisinés
- Les agrumes en trop grande quantité 🍊
- Les sacs biodégradables (trompe-l’œil écologique)
- Les matières plastiques ou métallisées
Comment éviter les odeurs et les moucherons ?
On vous le dit sans filtre : un compost bien géré ne pue pas. Si ça sent mauvais, c’est que quelque chose cloche. Trop humide ? Trop d’épluchures ? Pas assez de matières sèches ?
L’astuce, c’est de maintenir un bon équilibre entre déchets humides (verts) et matières sèches (bruns). Quand vous ajoutez des épluchures, pensez à compenser avec du carton brun non imprimé, des feuilles mortes ou du broyat. Et surtout, aérez régulièrement le tout avec une fourchette ou une cuillère en bois.
Les moucherons ? Ils adorent les environnements humides. Couvrez vos apports de matières sèches, et refermez bien votre composteur. Si vraiment ils s’invitent, une petite couche de terreau ou un tissu respirant fera barrière.
Que faire de son compost une fois mûr ?
Au bout de 2 à 6 mois selon la méthode, vous obtiendrez un compost mûr, de couleur sombre, à l’odeur de sous-bois
Vous pouvez alors :
- Enrichir le terreau de vos plantes en pot
- Rempoter vos plants de balcon
- Offrir à vos proches jardiniers urbains un peu de votre « or noir »
- Déposer l’excédent dans une borne de compostage de quartier si vous en avez une près de chez vous 🌱
Votre compost devient ainsi un maillon vertueux de la boucle alimentaire locale. Pas mal pour quelques épluchures, non ?
Et si je pars en vacances ?
Bonne nouvelle : votre composteur peut survivre à votre absence. Les lombrics, par exemple, peuvent jeûner quelques semaines si la température reste clémente. Avant de partir, ajoutez une belle couche de matière sèche, humidifiez légèrement si nécessaire, et fermez bien le couvercle.
En prime, pourquoi ne pas embarquer un ami dans l’aventure en lui proposant de composter ses déchets pendant votre absence ? C’est souvent comme ça que les vocations naissent.
Adopter un composteur sur son balcon, ce n’est pas juste un pas vers le zéro déchet. C’est un acte concret et gratifiant, accessible à tous les citadins, même en studio. Avec un peu de méthode et de persévérance, vous verrez qu’il est possible de transformer ses restes en richesse, et son balcon en véritable laboratoire du vivant.